J’avais 12 ans quand maman s’est suicidée. Je ne pouvais tout simplement pas le croire. Pourquoi ? Cette recherche du pourquoi me hantait. Je me sentais aussi abandonné. Avait-elle un jour vraiment voulu de moi ? Je restais avec toutes mes questions.
Cela a eu un impact important sur mon caractère : difficulté à nouer des contacts, manque de confiance dans les hommes.
À partir de mes 14 ans, j’ai consulté un psychologue qui m’a notamment expliqué comment la peur d’être abandonné et de se lier voit le jour. Il m’a aussi appris à vivre davantage au jour le jour et à ne pas tout le temps me tourmenter. Par ailleurs, il m’a aussi montré clairement que je n’avais pas commis d’erreur, que le suicide commis par ma mère n’était pas de ma faute. Depuis des années, je tiens un journal personnel où je note les chouettes choses que je vis. Lorsque je me sens mal, j’en lis des passages et cela me soulage. Je peux recommander à tout le monde de faire pareil. J’ai maintenant appris à penser différemment à ma mère. Maintenant, j’essaie uniquement de me souvenir des chouettes choses que nous avons vécues ensemble. Et heureusement, il y en a.